Nada incluido para dos semanas

Voyage dans l’est de Cuba : Holguin – Santiago – Baracoa – Playa Maguana

Voiture américaine à la porte de notre casa particulares Villa Paradiso à Baracoa

Effectivement, le titre révèle déjà le punch. Deux semaines en « rien d’inclus » en opposition aux traditionnels voyages tout inclus . Je précise d’emblée que les propos exprimés ne chercheront pas à dévaloriser ces derniers qui doivent composer 90% des vacances à Cuba. Nous en avons fait deux fois dans des contextes précis pour de courtes périodes. C’est pour moi la différence entre « des vacances et un voyage ». Le premier pour se reposer à 100% sans les soucis d’organisation les plus élémentaires (la troïka gite-nourriture-soleil) et le 2e pour voir du pays et surtout parler aux habitants dans leur vie quotidienne. C’est cette dernière option que nous avons retenu du 10 au 24 juillet 2022 dans l’oriente du pays

D’où le titre de la chronique. Étant donné la courte période de temps, les commentaires seront sous forme de thèmes et non développés de manière chronologique. Cela laissera place aux digressions en ponctuant le tout de photos. Comme lors du long voyage de 2013 en Amérique du Sud, le but est ici de montrer une autre facette de la vie à Cuba en insistant sur le quotidien des gens qui doivent composer avec toutes sortes de défis dans un pays unique. Au delà des vieilles voitures américaines encore très présentes, les buts étaient d’aller à la rencontre des habitants, parler espagnol et échanger quotidiennement avec tout un chacun. En somme, tout ce qu’on ne fait jamais quand on opte pour un tout inclus. Notre Nada Incluido nécessitait en revanche un peu d’effort pour aller chercher les contacts, les saveurs, les sourires, les échanges et aussi les soucis, l’attente et la négociation. On a été servi à souhait. Bonne lecture!

Playa Maguana

L’état du pays et les difficultés

On a de l’expérience dans les voyages en sac à dos, on suit l’actualité assez régulièrement et Nada a même consulté des sites internet sur Cuba avant de partir. Pourtant, les premières 24h furent teintées d’une prise de conscience des difficultés avec lesquelles le pays est au prise. Rien de comparable aux très difficiles années 90 de la période especial, mais les conséquences de la pandémie ont touché Cuba de plein fouet et ses impacts sont visibles au quotidien pour les gens.

Exemple : les bouteilles d’eau. À chaque voyage, c’est un quasi rituel. Après avoir déposé nos bagages dans la casa particulares, nous nous mettons tout de suite à la recherche de l’incontournable 2 litres d’eau embouteillé qui nous accompagnera tout au long des déplacements. On préfère l’acheter en ville que prendre celui qui est dans le petit frigidaire de notre chambre. À Holguin, première ville, dès le début on se rend compte que les bouteilles d’eau sont rares et même impossibles à trouver! C’est le signe que quelque chose cloche avec le réseau de distribution national. On parle bien d’eau ici qui est quand même un besoin essentiel et une ressource produite au pays. On comprendra par la suite que les habitants qui le pouvaient se sont dotés de systèmes de filtration en plus de faire bouillir leur eau. Heureusement que nous avions pris le vaccin anti turista Dukoral avant de quitter.

Au gré des journées et des déplacements, nous avons pris conscience que les cubains doivent composer avec bien d’autres problématiques parfois assez contraignantes. Sans s’arrêter aux détails, sachez qu’elles sont directement ou indirectement reliées à la pandémie, l’absence de tourisme (et de devises étrangères) durant deux ans, les sanctions économiques américaines sous Trump (…) et bien d’autres facteurs.

Tout cela se traduit notamment par de très sévères pénuries de carburant, de médicaments, une dévaluation du pesos, des pénuries occasionnelles de produits de base, une dégradation du réseau routier faute d’entretien, des files d’attente impressionnantes à la porte des banques et des magasins d’état. Cela stimule puissamment le retour en force des échanges sur le marché noir pour se procurer surtout de l’essence et changer ses devises. Pour 1$ canadien, les banques cubaines donnaient 18 pesos alors que dans la rue, les changeurs remettaient environ 75 pesos!!!! Vous comprendrez que la différence est abyssale. Plusieurs stations services sont carrément fermées dans les villes et les chauffeurs de taxis (notamment) ont recours à toutes les combines possibles pour transporter les gens. D’ailleurs, on observe le retour d’une grande variété de moyens de transports : motos, vélos, chevaux, ânes et même attelage de boeufs en campagne! On a eu un petit choc dans les premières journées, car aucune lecture nous avait préparé à la situation, mais on s’est adapté et le voyage s’est poursuivi somme toute sans encombre majeur.

Une rue déserte et très propre avec un taxi local tiré par un cheval
Une habitation qui illustre la vie quotidienne.
Rue d’Holguin
Rue en escalier de Santiago
Cimetière national de Santiago de Cuba. Une tombe belle et modeste avec un seul mot : Fidel.
Un trek de rêve dans un parc national à proximité de Baracoa
La vue de notre chambre à la Villa Paradiso, Baracoa. Avec balcon privé en plus!

Voilà pour un premier article.

Prochaines chroniques : les gens , les villes, les anecdotes et surtout, une célébration de la générosité du peuple cubain. À bientôt.

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About ericdion067

Voyageur occasionnel qui aime se promener un peu et briser la routine de l'existence quotidienne!
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