Partir en balloune

Il est 3h15 du matin, au beau milieu de la nuit a Goreme en Capadocce. Comme nous, d’autres personnes s’éveillent péniblement et attendent dehors qu’un minibus climatisé viennent les cueillir pour les amener vers le lieu de décollage des montgolfières.
Les yeux rivés au portable, on vérifie bien que les vents ne seront que de deux ou trois km, car en haut de 11, les ascensions sont annulées. Et quand cela arrive, des milliers de personnes sont déçus et ceux qui peuvent se permettre une nuit supplémentaire, voient les prix doubler, voire tripler, car les malchanceux s’ajouteront aux autres qui avaient déjà réservés à l’avance. Vous voyez le tableau. Certaines personnes paieront des fortunes pour cette précieuse heure au-dessus d’une des plus belle régions au monde.

le minibus arrive dès 4h et rapidement, d’autres couples pour la plupart et quelques familles s’ajoutent. La ville est littéralement la scène d’un étrange ballet de pickups avec des remorques sur lesquelles on reconnaît de grosses nacelles en osier et des toiles pliées consciencieusement. C’est toujours la nuit et les klaxons résonnent un peu partout, car des centaines de minibus, taxis et 4X4 se fondent dans une chorégraphie parfaitement huilée. C’est une business bien rodée et on devine que la ville et une bonne partie de la région comptent sur ces revenus providentiels pour soutenir toute une industrie touristique. On parle ici de dizaines de millions de dollars. Quand une ascension d’une heure se monnaye entre 120 et 350 euros… tout dépend du nombre de clients dans la nacelle et de la compagnie choisie.

Faut vraiment vouloir. On a voulu.

Il est 5h15. Le minibus sillonne une route de terre et nous dépose sur une petite colline. C’est frisquet, il fait à peine 16 degrés et partout autour de nous, en pleine noirceur, des équipes chevronnées déploient les nacelles et commencent à gonfler les immenses ballons pour l’aventure qui commencera dans quelques minutes. La lumière des phares des véhicules retardataires qui arrivent déchirent les ténèbres et absolument tout le monde est armé d’un cellulaire pour photographier à peu près n’importe quoi. Comme si on oubliait que nous avons aussi des yeux pour voir et un cerveau pour se souvenir et raconter.

On reçoit finalement le feu vert et la pilote place les passagers en fonction de leur nombre dans les compartiments de la nacelle. Les consignes de sécurité sont expliqués sommairement et en quelques minutes, la montgolfière s’élève au-dessus de la colline. Au sol des centaines de curieux sont au rendez-vous pour voir le spectacle de tous ces appareils qui montent vers les cieux . Il est 5h10 et le lever du soleil est prévu dans quelques minutes. Le bruit des clichés de photos est constant. Le spectacle de toutes ces montgolfières multicolores qui se hissent dans le ciel est impressionnant et je me surprends à hésiter entre vivre et regarder le panorama ou prendre des photos à chaque seconde. J’opte pour l’alternance sauf durant les quelques minutes où le soleil fait graduellement son apparition au détour d’une colline. Les photos sont déjà ajoutées dans le blogue. Celles-ci donnent une idée assez juste de la beauté de la vue au-dessus de ce paysage sculpté par les éruptions volcaniques et l’érosion.

L’heure s’écoulera assez vite et notre sympathique pilote dirigera graduellement l’appareil vers une plaine à quelques kilomètres du lieu de départ. Là, une petite table est dressée avec un mousseux (sans alcool) pour tous les passagers! Notre minibus est arrivé, mais une subtile période d’attente permet aux employés de tenter de vendre des photos à 10$ US prises avant le départ et une vidéo du vol en entier pour 50$…Quelques couples cèdent pour la photo, mais personne pour la vidéo, le prix est visiblement abusif. Un dernier regard sur les nacelles et les montgolfières qui sont rangées en un temps record par les employés qui attendaient au lieu convenu. Il est à peine 6h30. Le rêve se dégonfle sous nos yeux et la réalité reprend ses droits, mais on quitte le cœur léger, car l’expérience valait le coup. On retourne à l’hôtel réalisant que la nuit fut courte.

Villes troglodytes et sous-terraines.

Pour ceux et celles qui voudront s’aventurer dans la région de la Capadocce, sachez que celle-ci a bien plus à offrir qu’une heure en montgolfière. Il y a plusieurs sites, la plupart à flanc de montagne, dont les reliefs sont littéralement percés de multiples habitations appelées troglodytes. Elles datent pour la plupart des débuts de la période chrétienne, soit vers 300-400 de notre ère. Ce sont des lieux fascinants à visiter, car on y retrouve souvent des espaces surréels avec des antiques églises creusées dans le roc, des cellules monacales et bien sur, des habitations témoins de la vie quotidienne. Quelques photos se retrouvent dans une diffusion précédente.

Le sud-ouest de la Turquie

Au moment d’écrire ces lignes nous sommes maintenant sur la côte sud-ouest de la Turquie, plus précisément dans un petit village nommé Patara. Le lieu est réputé pour sa superbe plage de sable blanc (et brûlant!) qui s’étire sur 16km, rien de moins. Précédemment, nous avons roulé plus 500km en provenance de Goreme en Capadocce pour rejoindre Antalaya au sud. Voir les quelques photos de la ville, de ruines lycéenne, grecques et romaines. La région regorge de sites antiques et de ruines de toutes sortes, notamment des amphithéâtres parfois remarquablement bien conservés. La visite de ces sites peut devenir assez coûteuses, mais on a acheté une carte valide de 16 jours pour la modique somme de 125$. Cette carte nous permettra de faire d’importantes économies, car, à cause d’une inflation galopante, les frais d’entrée ont explosé depuis quelques années.

Les repas

Je mettrai prochainement des photos de repas dégustés ici. Ce sera plus simple que de se souvenir des noms de chaque plat. Mentionnons cependant, que les grillades de viandes (kebabs) et les poissons font maintenant partie de notre quotidien. Les fruits et les légumes sont toujours abondants et tellement bons, particulièrement les cerises, nectarines, poires miniatures, pêches et melons.

Après le passage au sud, j’ai eu le privilège de conduire notre valeureuse Fiat sur la plus belle route de ma vie et je n’exagère pas. Une route de montagne pleines de courbes en épingle qui longe la côte méditerranéenne….il ne manquait qu’une simple Ferrari pour rendre l’expérience à son paroxysme. Nous remettrons ensuite le cap vers l’intérieur du pays, soit une autre célèbre région réputée pour ses bassins d’eau chaude : Pamukkale. D’autres photos suivront prochainement. Continuez à m’écrire via le site si vous avez le temps, je réponds à tous le monde!

Bonne semaine,

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1 Response to Partir en balloune

  1. Avatar de villaparadisobaracoa villaparadisobaracoa dit :

    Une si belle aventure ! Ça se dégonfle une heure plus tard, mais c’est l’expérience d’une vie. Je tente d’imaginer votre sourire en ascendant… Merveilleux ! Pour les gens locaux, une journée de travail comme une autre, & « the show must go on ». .. Le sable brûlant n’est pas « ma tasse de thé », mais les fruits sonnent incroyables, en effet ! Merci beaucoup pour le récit, et pour les photos, Éric !

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