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Voyage dans l’est de Cuba : Holguin – Santiago – Baracoa – Playa Maguana

Effectivement, le titre révèle déjà le punch. Deux semaines en « rien d’inclus » en opposition aux traditionnels voyages tout inclus . Je précise d’emblée que les propos exprimés ne chercheront pas à dévaloriser ces derniers qui doivent composer 90% des vacances à Cuba. Nous en avons fait deux fois dans des contextes précis pour de courtes périodes. C’est pour moi la différence entre « des vacances et un voyage ». Le premier pour se reposer à 100% sans les soucis d’organisation les plus élémentaires (la troïka gite-nourriture-soleil) et le 2e pour voir du pays et surtout parler aux habitants dans leur vie quotidienne. C’est cette dernière option que nous avons retenu du 10 au 24 juillet 2022 dans l’oriente du pays
D’où le titre de la chronique. Étant donné la courte période de temps, les commentaires seront sous forme de thèmes et non développés de manière chronologique. Cela laissera place aux digressions en ponctuant le tout de photos. Comme lors du long voyage de 2013 en Amérique du Sud, le but est ici de montrer une autre facette de la vie à Cuba en insistant sur le quotidien des gens qui doivent composer avec toutes sortes de défis dans un pays unique. Au delà des vieilles voitures américaines encore très présentes, les buts étaient d’aller à la rencontre des habitants, parler espagnol et échanger quotidiennement avec tout un chacun. En somme, tout ce qu’on ne fait jamais quand on opte pour un tout inclus. Notre Nada Incluido nécessitait en revanche un peu d’effort pour aller chercher les contacts, les saveurs, les sourires, les échanges et aussi les soucis, l’attente et la négociation. On a été servi à souhait. Bonne lecture!

L’état du pays et les difficultés
On a de l’expérience dans les voyages en sac à dos, on suit l’actualité assez régulièrement et Nada a même consulté des sites internet sur Cuba avant de partir. Pourtant, les premières 24h furent teintées d’une prise de conscience des difficultés avec lesquelles le pays est au prise. Rien de comparable aux très difficiles années 90 de la période especial, mais les conséquences de la pandémie ont touché Cuba de plein fouet et ses impacts sont visibles au quotidien pour les gens.
Exemple : les bouteilles d’eau. À chaque voyage, c’est un quasi rituel. Après avoir déposé nos bagages dans la casa particulares, nous nous mettons tout de suite à la recherche de l’incontournable 2 litres d’eau embouteillé qui nous accompagnera tout au long des déplacements. On préfère l’acheter en ville que prendre celui qui est dans le petit frigidaire de notre chambre. À Holguin, première ville, dès le début on se rend compte que les bouteilles d’eau sont rares et même impossibles à trouver! C’est le signe que quelque chose cloche avec le réseau de distribution national. On parle bien d’eau ici qui est quand même un besoin essentiel et une ressource produite au pays. On comprendra par la suite que les habitants qui le pouvaient se sont dotés de systèmes de filtration en plus de faire bouillir leur eau. Heureusement que nous avions pris le vaccin anti turista Dukoral avant de quitter.
Au gré des journées et des déplacements, nous avons pris conscience que les cubains doivent composer avec bien d’autres problématiques parfois assez contraignantes. Sans s’arrêter aux détails, sachez qu’elles sont directement ou indirectement reliées à la pandémie, l’absence de tourisme (et de devises étrangères) durant deux ans, les sanctions économiques américaines sous Trump (…) et bien d’autres facteurs.
Tout cela se traduit notamment par de très sévères pénuries de carburant, de médicaments, une dévaluation du pesos, des pénuries occasionnelles de produits de base, une dégradation du réseau routier faute d’entretien, des files d’attente impressionnantes à la porte des banques et des magasins d’état. Cela stimule puissamment le retour en force des échanges sur le marché noir pour se procurer surtout de l’essence et changer ses devises. Pour 1$ canadien, les banques cubaines donnaient 18 pesos alors que dans la rue, les changeurs remettaient environ 75 pesos!!!! Vous comprendrez que la différence est abyssale. Plusieurs stations services sont carrément fermées dans les villes et les chauffeurs de taxis (notamment) ont recours à toutes les combines possibles pour transporter les gens. D’ailleurs, on observe le retour d’une grande variété de moyens de transports : motos, vélos, chevaux, ânes et même attelage de boeufs en campagne! On a eu un petit choc dans les premières journées, car aucune lecture nous avait préparé à la situation, mais on s’est adapté et le voyage s’est poursuivi somme toute sans encombre majeur.







Voilà pour un premier article.
Prochaines chroniques : les gens , les villes, les anecdotes et surtout, une célébration de la générosité du peuple cubain. À bientôt.
On vient tout juste de revenir au pays après ces 2 courtes semaines à Cuba. Quelques articles sont en préparation. Ils viendront sous peu. L’internet est problématique à Cuba en ce moment pour les voyageurs de type « backpackers ». Cela aurait été une galère de publier de là bas. Merci de votre patience.
Le pays traverse présentement une période assez difficile et certaines actions & gestes, parfois des plus élémentaires, ne sont pas évidents : acheter de l’eau (!) et de simple billets de bus, faire de longs trajets en taxi à cause de la pénurie d’essence, les coupures d’électricité quotidiennes etc. Cependant, on s’habitue et avec un peu de débrouillardise et d’expérience, tout est possible.
Voilà, de petites chroniques et photos à venir.
Départ le 10 juillet. Plus que quelques jours avant de prendre l’avion pour la 1re fois depuis, depuis quand déjà? On ne sait plus. Les derniers mois ont brisé nos repères, ébranlés nos croyances et affaiblis nos défenses.
Et voilà que lorsque nous croyons retrouver un semblant de »normalité », une 7e vague se profile à l’horizon et les aéroports sont rendus sources de stress et d’anxiété. C’est quand même assez incroyable! La fibre religieuse est inexistante, mais on va prier un peu pour que 1 : nous puissions décoller et que 2 : nos bagages suivent un tant soit peu jusqu’à Holguin, notre 1re destination dans le secteur Est de l’ile. Ce sera le tremplin pour essaimer vers le centre, Santiago de Cuba et Baracoa. Deux petites semaines pour briser le spleen nord américain et respirer l’air des tropiques. C’est une bien courte escapade quand on la compare à nos expéditions précédentes, mais celle-ci est la plus attendue de toutes.

L’avion décolle dans moins de 10 heures. Les sacs à dos sont bouclés. Le coeur léger et la tête pleine de souvenirs, on quitte avec le sentiment du devoir accompli. Le blogue est à jour avec la diffusion hier de quatre (4) séries de photos de la Bolivie. J’espère que vous avez pu les apprécier, particulièrement celles du Sud avec les déserts, lagunes, cactus et paysages de sel.
Cela fait drôle à dire, mais on a bien hâte de retrouver le confort douillet de la maison, la famille, les ami(e)s, le chat, les cheerios et surtout, le Costco ! J’imagine que c’est une des raisons pourquoi on voyage, ça aide à apprécier ce qu’on a lorsqu’on revient.
Et en plus, ils annoncent du soleil pour les 5 prochains jours. Je vous l’avais bien dit que nous l’amènerions avec nous en revenant !
Adios et à dans 24h…

Un vrai trek de rêve et tellement apaisant, calme et ressourçant. À vous de juger avec les prochaines photos !

Salar de Uyuni. Des milliers de km2 hallucinants avec une perspective faussée par la pureté du paysage (sel & ciel !)
Ordre des pays et villes visités
Colombie : 18 février au 5 mars.
Bogota – Baricharra – Villa de Leyva – Bogota – Zipaquira.
Pérou : 5 mars au 10 avril.
Lima – Trujillo (Huanchaco) – Chiclayo – Lima- Cuzco – Agua Caliente (Machu Picchu) – Cuzco – Arequipa – Puno – Lac Titicaca – Puno
Bolivie : 10 avril au 4 mai
La Paz – Rurrembaraque – Amazonie – La Paz – Tupiza – Salar de Uyuni – Potosi – Sucre – La Paz – Isla Del Sol – La Paz
Préambule
Chose rarissime en Amérique du Sud, le silence n’est brisé par aucun engin motorisé, ni voiture, ni moto, ni autobus. Seul le son du moteur de bateau qui nous a menés ici demeure un lointain souvenir après 24 heures de séjour dans ce lieu oublié par le progrès. Une excellente façon de terminer en beauté un voyage au rythme trépidant et souvent noyé dans l’inévitable cohue des villes sud américaine.
Amorcé sous un soleil de plomb, le trek serpente l’ile en longeant la côte sur plusieurs kilomètres. La marche demeure le seul et unique moyen de se déplacer à travers les villages et celle-ci se fait en compagnie des ânes, vaches, cochons et lamas qui composent l’essentiel des troupeaux des Indiens Aymara, les habitants de l’ile. Un peu de slalom entre les déjections animales qui sont partout et beaucoup d’arrêts pour immortaliser des falaises majestueuses, des corniches escarpées ou des petites baies idylliques nichées au creux de montagnes omniprésentes. L’ile est un bijou aux formes étranges et le lac Titicaca, son écrin d’un bleu azur qui n’a rien à envier aux plus belles teintes de la mer Méditerranée. Rêvez un peu et vous voilà, sans exagération, dans la mer Égée, au large de la Grèce.
On croise occasionnellement des locaux qui vous saluent invariablement d’un holà ou d’un buenas dia tout en fouettant le derrière d’ânes rétifs et chargés de victuailles qu’il faut remonter au sommet, une tâche éreintante qu’ils accomplissent pourtant plusieurs fois par jour. Le retour à notre auberge se fait tranquillement et, après une courte douche, quelques heures de devoirs scolaires pour Yasmina. La journée se termine enfin par un repas simple mais succulent ; une soupe de quinoa et une truite fraîche dans un minuscule restaurant du village. Le coucher de soleil est superbe et quelques minutes plus tard, notre hôte dépose sur la table une chandelle qui ajoute au plaisir de savourer le moment présent, presque aussi délicieux que le poisson aux herbes préparé par la cuisinière. Encore quelques gorgés de vin rouge et c’est le retour à notre chambre ou nous nous plongeons sous une couette épaisse pour un sommeil profond. Bienvenue à Isla del Sol, une Ile du lac Titicaca, coté bolivien, ou nous avons passé 4 journées et 3 nuits aussi reposantes que mémorables.
Holà amigos y amigas,
J’espère que vous allez vous assurer que toute la neige est bien fondue avant notre retour au Québec car notre périple achève bientôt. Plus que quelques jours que nous passerons à La Paz afin de compléter les achats de souvenirs et ensuite, hop, le vol vers le nord suivra via Lima, Miami et enfin Montréal. On vous promet de notre coté de vous ramener une forte dose de soleil !
Comme vous l’avez remarqué dans le préambule, nous avons opté pour une dernière escapade vers l’Isla del Sol qui est vraiment une superbe destination pour relaxer et faire une pause avant le retour au pays. On publiera éventuellement les photos de ce lieu paradisiaque et comme je l’ai dit souvent, si jamais vous visitez un jour la Bolivie, il sera important de la mettre d’emblée dans votre plan de voyage.
En relisant certains textes du voyage, j’ai remarqué que les commentaires sont souvent riches en termes tels que splendide, formidable, magnifique etc. Comme si le voyage n’avait été que pur plaisir, sans anicroches et pourtant il y en a bien eu quelques-uns. Alors, pour ne pas sombrer dans une perpétuelle prose trempée dans l’eau de Floride, voici un palmarès (l’ordre n’a pas d’importance) des choses, trucs, aventures les plus agaçants du voyage.
1) Traverser les rues dans les pays visités est une aventure constamment stressante. Les piétons ne sont RIEN pour les conducteurs et à au moins 4 reprises, j’ai eu franchement le goût de taper sur certains automobiliste et chauffeurs de bus.
2) Dans le sud de la Bolivie, nous avons dormis dans un hôtel de sel, ce qui était rigolos. Ce qui l’était moins cependant, il n’y avait qu’une seule douche pour 75 personnes (!!!) Imaginez la cohue et les bagarres (verbales) pour la priorité. Ce soir-là, j’ai choisi de demeurer poussiéreux et à peine malodorant…
3) La télé est toujours allumée dans les restaurants et joue évidemment à tue-tête, même quand personne ne l’écoute. Comme on aime aller dans les restaurants populaires et vraiment pas touristique, c’est le prix à payer pour goûter les plats du pays dans un cadre typique.
4) Les toilettes n’ont pratiquement jamais de papier de toilette.
5) Négocier des voyages avec des agences locales. On a beau avoir de l’expérience, à deux reprises, il fut nécessaire de revenir au bureau pour exiger un remboursement de sommes payées en trop. Ce fut de bonnes bagarres, mais j’enjoins tous et toutes à la prudence et surtout, VÉRIFIEZ les factures et exigez des reçus pour toutes sommes payées.
6) La Bolivie est un pays ou les grèves et les manifestations sont littéralement des sports nationaux. À quelques reprises, nous avons du modifier nos déplacements en fonction des routes ou villes bloquées par des événements de ce genre. Les gens semblent accepter ces situations avec une certaine philosophie…
7) Pour ceux qui n’aiment pas les chiens, précisons qu’ils sont partout, mais heureusement, on n’en a pas rencontré d’agressifs, mais les « souvenirs » laissés derrières, sur les trottoirs ou dans la rue, sont innombrables !…
8) Marcher dans les quartiers coloniaux est très intéressant, mais ce plaisir est souvent gâché par les fréquents passages d’autobus locaux dont les tuyaux d’échappement dégagent de puissants gaz toxiques. Potosi, par exemple est une jolie ville, mais s’y promener devient parfois extrêmement désagréable sur certaines avenues…
Voilà pour les désagréments qui furent peu nombreux. Du reste, les 3 pays visités se sont révélé assez différents, souvent superbes avec des gens très sympathiques et toujours prêts à nous aider. Et dire qu’il y a encore tant à découvrir : Brésil, Argentine, Chili, Équateur qui sont également des destinations de choix… Mais ce sera pour un autre voyage, dans quelques années peut-être.
Enfin, merci à vous tous pour vos commentaires tout au long de notre aventure. J’ose espérer que ce blogue vous aura donné le goût de visiter ces 3 merveilleux pays et que vous aurez eu autant de plaisir à le lire que moi l’écrire ! On a bien hâte de vous revoir dans ce Québec qui n’est pas si mal après tout !!! D’ici là, nous diffuserons des photos du Sud de la Bolivie, de Potosie, Sucre et bien sur, d’Isla del Sol.
Hasta Luego
Ordre des pays et villes visités
Colombie : 18 février au 5 mars.
Bogota – Baricharra – Villa de Leyva – Bogota – Zipaquira.
Pérou : 5 mars au 10 avril.
Lima – Trujillo (Huanchaco) – Chiclayo – Lima- Cuzco – Agua Caliente (Machu Picchu) – Cuzco – Arequipa – Puno – Lac Titicaca – Puno
Bolivie : 10 avril au 4 mai
La Paz – Rurrembaraque – Amazonie – La Paz – Tupiza – Salar de Uyuni – Potosi – Sucre – La Paz
Hola amigos y amigas,
Pendant que les princesses se reposent de l’expédition de 4 jours et 3 nuits en 4X4 dans les terres sauvages, arides et superbes du sud de la Bolivie, je prends enfin le temps de « coucher sur écran » les dernières impressions de ce voyage qui approche tranquillement de son terme. Déjà plus de 10 semaines et il est clair que le retour éventuel au Québec ne sera pas si difficile tant les expériences, émotions et plaisirs vécus jusqu’à maintenant sont mémorables. J’ose espérer que ceux et celles qui, comme moi au départ, hésitaient à visiter des pays d’Amérique du Sud, balaieront rapidement toute crainte à ce sujet. Ce serait manquer quelque chose de magnifique. Nous avons à ce jour accumulés plus de 4000 photographies et certaines de celles-ci feraient la joie de plusieurs éditions du National Geographic !…
Et parlant de paysages inoubliables, encore quelques mots sur le Pérou et plus particulièrement sur le légendaire lac Titicaca. Cela fait plus de 40 ans que cette étendue d’eau occupe mon esprit. Je m’entends encore répondre à ma vieille tante Jeanine que c’est impossible qu’un lac puisse s’appeler d’un nom aussi ridicule et que c’est sûrement une blague qu’on fait aux enfants naïfs. Et Yasmina qui a eu la même réaction que moi quand je lui ai parlé de celui-ci. Il a même fallu que je lui donne la preuve de son existence en lui pointant le lieu sur le globe terrestre !!!
Et bien le lac existe vraiment et il est pas mal loin de ressembler à ce que son nom inspire lorsqu’on l’entend pour la première fois. Il s’agit du lac le plus haut perché au monde, soit à près de 4000 mètres. À cette altitude, la luminosité est unique, permettant ainsi à l’eau et au ciel de se parer de couleurs éblouissantes, particulièrement aux aurores et couchés de soleil. À notre arrivée à Puno, une ville sans histoire en bordure du lac, Yasmina et moi avons tôt fait de se tremper la main dans l’eau pour enfin exorciser le doute qui nous rongeaient sur son existence depuis tant d’années. Nous avons ensuite acheté nos billets afin de visiter le lac et 3 de ses Iles. Il s’agit en fait d’une croisière qui inclut une nuit sur l’une de ces Iles, dans une maison privée ou habitent des Indiens Quechua. Un genre de bed & breakfast, version locale.
Il s’agit d’une très agréable façon de découvrir cette immense étendue d’eau tout en explorant via quelques escales des endroits touristiques, mais toujours superbes. Un premier arrêt à Uros ou l’on retrouve des indiens qui vivent sur des Iles flottantes. Ce sont d’immenses radeaux composés de fibres végétales empilées les unes sur les autres et sur lesquels on retrouve de rudimentaires habitations qui permettent à des centaines de locaux de vivre de la pêche et surtout, de la vente d’artisanat aux nombreux touristes qui débarquent quotidiennement ici. Il s’agit d’un mode de vie assez fascinant qui mérite le détour. Il faut cependant faire gaffe ou on met les pieds car elles ont beau être flottantes, certaines faiblesses de la surface sont parfois imbibées d’eau et Yasmina en a eu la très humide expérience en trempant totalement une espadrille dans l’une de ces imperfections !…
La première journée se termine par une escale à Amantani, une Ile assez imposante ou nous avons passé la nuit. Dès qu’on accoste au quai, quelques « cholitas » (des indiennes coiffées du costume traditionnel) attendent les touristes et, après une brève discussion avec le capitaine, l’une de celles-ci s’en va avec « ses touristes » qui sont littéralement « choisis » et non le contraire ! Nous nous sommes donc retrouvés à dormir dans une maison typique de l’Ile avec pour compagnons quelques autres touristes logés dans d’autres (petites) chambres. Ce fut une drôle et intéressante expérience car nos hôtesses étaient vraiment gentilles et tellement accueillantes. Nous avons eu le temps de faire une exténuante, mais très belle marche vers le sommet de l’Ile sur lequel on retrouve des ruines Incas. De là, une vue imprenable sur le lac doublé d’un coucher de soleil superbe ont récompensé nos efforts de la plus belle façon. Enfin, le lendemain, après de chaleureux adieux à nos cholitas, nous avons repris le bateau vers Puno, pour faire une dernière escale sur une autre Ile encore plus belle que la précédente. Un sentier superbement aménagé permet d’en faire le tour et c’est durant ce trek que nous avons pris nos plus belles photos du lac et de ses montagnes. Un soleil omniprésent et une eau turquoise se mariaient pour donner un cocktail de couleurs de première qualité. On a adoré ces deux journées et encore une fois, il s’agit d’une petite escapade à ne pas manquer. C’est d’ailleurs sur ces dernières notes que s’est achevé notre séjour au Pérou. Le lendemain, nous avons pris l’autobus pour un voyage de 5 heures vers La Paz en Bolivie. Nous garderons un souvenir impérissable de ce pays magnifique et plusieurs milliers de photos pour en témoigner.
La Bolivie
Dans le courriel précédent, je vous ai déjà donné quelques détails à propos de La Paz qui demeure une ville assez trépidante et pleines de contrastes, mais pour la Bolivie, que dalle. Il s’agit d’un pays que je ne connaissais pas sinon que c’est le plus pauvre d’Amérique du Sud, que son président actuel, Evo Morales, est un indien Quechua, ancien cultivateur de feuilles de coca (!) qui n’hésite pas à tenir tête aux États-Unis, que ses ressources minières et naturelles sont immenses et qu’enfin, en 1968, c’est ici que le Che s’est fait descendre dans une embuscade de l’armée bolivienne. Assez mince comme connaissances du pays non ? Je me suis donc promis de le découvrir au maximum durant les 4 dernières semaines du voyage. Et tant qu’à verser dans l’exotisme, quoi de mieux qu’une petite expédition en Amazonie, la patrie de toutes les bibittes venimeuses du monde !
L’Amazonie
Et c’était comment l’Amazonie ? Vous avez peut-être déjà lu le récit de l’expéditions aux toilettes et vu les dernières photos pour avoir une certaine idée des lieux. Il s’agit avant tout d’une occasion unique d’apprécier un écosystème vraiment spécial. Ces 3 jours furent bien remplis par de belles « randonnés » sur la rivière pour admirer les singes et oiseaux qui sont très nombreux. L’odeur particulière de la jungle et les bruits omniprésents s’ajoutaient pour créer une ambiance fascinante. De plus, nous avons pu découvrir le dauphin d’eau douce qui est une espèce assez rare et présente seulement dans certaines parties de l’Amazonie. Je ne croyais pas avoir la chance de voir un jour un tel animal qui est évidemment protégé.
La seule réelle déception du voyage fut l’absence de piranhas qui, malgré de louables efforts de notre guide, ont refusé de mordre aux appâts que nous leur avons tendus. À deux reprises, nous sommes allés dans les secteurs les plus propices pour la capture de ces petits prédateurs et les deux fois nous sommes revenus bredouilles. La dernière matinée du séjour fut consacrée à débusquer des anacondas dans la pampa tropicale. Encore ici, nous avons du baisser pavillon car les moustiques conjugués à une boue profonde et très liquide ont stoppé net notre progression sur ce sol inhospitalier. Yasmina n’arrivait plus à avancer et dès qu’elle levait une jambe, sa botte demeurait prisonnière de la gadoue… Au diable les serpents, on a rebroussé chemin.
Ce fut en somme une expérience vraiment dépaysante. La route pour se rendre était en soi une aventure car des pluies diluviennes avaient rendu le chemin à peu près impraticable à tous les véhicules, sauf les 4X4. Mais arrivé au chalet, on a pu apprécier le confort rustique de l’endroit, surtout que notre cuisinière s’est surpassée pour nous préparer de succulents repas. Et en plus, il y avait un jeu de baby-foot pour se distraire un peu. Mentionnons enfin les sympathiques petits singes capucins qui, durant un après-midi, n’ont pas hésité à pénétrer dans la cuisine pour venir voler quelques bananes oubliées sur le comptoir ! Pour ce faire, ils devaient se déplacer avec dextérité sur un mince câble électrique en évitant de tomber car juste en dessous, 2 sympathiques caïmans se faisaient dorer la couenne au soleil… Pour plus de détails, je vous invite à jeter un coup d’œil aux photos diffusées il y a quelques jours.
Le sud de la Bolivie
Après la chaleur accablante de l’Amazonie, nous avons mis le cap vers le sud de la Bolivie, à une altitude de 4000 mètres, pour explorer cette immense région sauvage, très peu peuplée et reconnue pour ses déserts, canyons, lagunes et surtout, pour ses vastes plaines de sable blanc ou la perspective est complètement faussée par le relief et le ciel. De La Paz, nous avons opté pour un voyage hybride en combinant 3 heures d’autobus jusqu’à Ururo pour ensuite faire un voyage de nuit en train qui nous a mené à Tupiza, à l’extrême sud du pays. Les frontières du Chili et de l’Argentine étant situées quelques dizaines de km plus loin. Pour visiter la région, il est impératif de recourir aux services d’une agence qui fournit le guide-chauffeur, une cuisinière et bien sur, un 4X4 Land Cruiser qui demeure ici le seul véhicule capable de parcourir des pistes très exigeantes.
Une escapade de 4 jours et 3 nuits donc en compagnie d’un guide fantastique (Jesus) et d’une cuisinière hors-pair qui a rapidement adopté Yasmina. Comme ils ne parlaient que très peu l’anglais, nous avons pratiqué notre espagnol et les progrès accomplis durant le voyage furent des plus remarquables pour toute la famille. Pour ceux que cela intéresse, le nom de l’agence est Alejandro Travel (cf. le guide Lonely Planet) et je la recommande sans réserve si jamais vous décidez d’aller tenter l’expérience.
Avec le recul et après avoir classé sommairement les photos de ces 4 jours, je peux affirmer qu’il s’agit pour moi de la plus belle aventure du voyage. Plus que le Machu Picchu, ce qui n’est pas rien ! Tenter de décrire par des mots la beauté des paysages parcourus serait aussi futiles qu’utopique. Il faut le voir de ses propres yeux et s’arrêter pour apprécier le silence total et quasi oppressant qui caractérise la plupart des sites visités. Il n’est pas difficile pour moi d’affirmer avoir vu les plus beaux panoramas de ma vie. À chaque journée pleine de lieux inoubliables, succédaient le lendemain encore d’autres paysages encore plus impressionnants pour se terminer glorieusement avec la visite du Salar d’Uyuni. Nous publierons bientôt des photos qui se passent de commentaires. Yasmina s’est follement amusée à grimper des rochers sculptés par le vent et l’érosion , à marcher dans un cimetière de lamas , à se baigner dans une source thermale, à découvrir des geysers de boue brûlantes aux effluves de soufre et surtout, surtout, à prendre des photos truquées dans la plaine de sel. Des souvenirs mémorables pour toute la famille et je vous enjoins tous et toutes qui lisez ces lignes à tenter l’expérience un jour si vous le pouvez. Vous ne le regretterez jamais. Merci à Jesus et Susana, nos deux amis qui sont aussi responsables du succès de cette expédition qui restera à jamais gravée dans nos cœurs comme un moment très fort du voyage. 1200 km de pur bonheur !
Potosi y Sucre
Notre séjour dans le sud de la Bolivie s’est terminé par de courts séjours dans deux villes coloniales importantes : Potosi et Sucre. La première est célèbre pour le Cerro Rico, une colline qui domine la ville et fut durant près de 4 siècles une mine d’argent d’une incomparable richesse. Quand à Sucre, il s’agit de la capitale politique et culturelle du pays, reconnue pour la blancheur impeccable de ses maisons et pour une beauté architecturale telle que l’Unesco l’a inscrite au patrimoine de l’humanité en 1985.
La ville de Potosi est plutôt jolie avec ses nombreux bâtiments de l’époque coloniale, mais l’exigüité de ses rues jumelée aux nombreux autobus locaux ultra-polluants rendent sa découverte à pied souvent déplaisante, voire étouffante sur certaines artères. Outre quelques musées intéressants, la principale attraction de la ville est la visite de la célèbre mine. Il faut savoir que celle-ci fut la source principale des richesses de l’Empire Espagnol et que les nombreux galleons qui croisaient sur les mers avaient souvent les cales pleines de lingots coulés à Potosi. Ces richesses excitaient la convoitise des innombrables corsaires et pirates qui infestaient les routes maritimes, toujours à l’affut d’un bâtiment isolé ou à la traine du convoi. Source fondamentale de la richesse de Potosi et de la beauté de ses maisons bourgeoises, la mine fut, paradoxalement, un milieu de travail épouvantable ou des centaines de milliers d’indiens et d’esclaves sont morts dans les plus atroces conditions imaginables…Durant des siècles…Aujourd’hui, l’argent n’est plus qu’un lointain souvenir et les quelques dizaines (centaines ?) de mineurs qui persistent à creuser la montagne ne récoltent que des miettes en minerais divers pour un salaire de famine. Et les conditions de travail sont toujours apocalyptiques en plus de respirer une poussière toxique éternellement en suspension dans les galeries.
On a fait la visite de la mine un dimanche matin. Dire que j’y allais de gaité de cœur serait un peu exagéré compte tenu des avertissements des guides touristiques et du document que nous devions signer avant de se lancer dans les tunnels. Mais bon, il s’agit d’une autre expérience ou le confort cède la place à l’exotisme le plus pur…
D’entré de jeu, les couloirs conviennent bien plus aux personnes de petite taille et inutile de vous dire que cela fut très facile pour Yasmina et Nada, alors que moi, je devais m’incliner comme la tour de Pise pendant de longues minutes de marche. Vêtus de pantalons et d’une chemise très amples, un bandana sur le nez et la bouche, coiffés d’un (vrai) casque de mineur et la lampe bien allumée, nous nous sommes promenés pendant 1h45 dans des galeries assez difficiles, tantôt sèches, tantôt pleines d’eau, par une chaleur de 35-37 degrés. Via notre guide qui parlait à quelques mineurs présents ce jours-là, nous avons pu apprendre pas mal de détails sur le travail dans la mine et ses vicissitudes qui sont légion. C’est vraiment une existence infernale qui inspire beaucoup de sympathie pour ceux qui s’y adonnent. Au terme d’une marche éreintante (pour moi), nous avons retrouvé le grand air avec soulagement. La visite de la mine de Potosi n’est pas une expérience nécessairement « plaisante », et mes sentiments sont partagés, mais une chose est certaine, je ne pourrai pas l’oublier !…
Voilà, J’écris ces lignes de Sucre qui est une très belle ville qui permet de se reposer après bien des aventures. Rien d’exceptionnel à raconter ici sinon que nous avons pu observer quelques traces de dinosaures du crétacé dans un petit musée sympathique. Nous prenons à nouveau l’avion demain pour La Paz ou nous dormirons une seule nuit avant l’ultime expédition : 3 jours dans les Iles du lac Titicaca, mais du coté bolivien cette fois.
Entrefilets :
Depuis notre arrivée au Pérou, c’est fou comme on rencontre des gens vraiment super sympathique et c’est ce qui est magnifique dans un voyage en sac à dos. Des jeunes, des vieux, des couples, qui nous alimentent en informations, conseils et trucs d’une destination à l’autre.
La Bolivie remporte le prix du coup de cœur des 3 pays visités. Malgré ses grèves incessantes qui bloquent des routes et modifient inopinément les projets, il se dégage de ce pays un je ne sais quoi de tellement attachant et magique…
Yasmina et moi commençons sincèrement à nous ennuyer de notre chat siamois Coco qui semble dangereusement s’attacher à grand-maman qui le garde depuis notre départ.
À ne pas manquer si vous visitez un jour la ville de La Paz : le petit musée de la coca qui vous explique en détail la différence entre la feuille (de coca) et la saloperie chimique que représente la cocaïne. Très bien fait et franchement instructif pour quiconque s’intéresse au sujet. Et comme on dit ici : Coca si, cocaïne no !
Bénissez le ciel d’être canadien. J’ai parlé à des américains hier et ils m’ont expliqué ce qui est nécessaire pour eux s’ils désirent visiter la Bolivie. Des tonnes de formulaires, un visa et pleins de petits enquiquinements. Le président Evo Morales a décidé d’exiger des citoyens américains qui veulent visiter le pays les mêmes documents qui sont demandés aux boliviens qui désirent aller aux États-Unis. Œil pour œil, dent pour dent…
Allez, je vous souhaite un aussi beau printemps que nous, car ici, le soleil est présent tous les jours à 100% !

Autre pays, autres moeurs. Pour le vol de retour vers La Paz, l’accès au cockpit était « un jeu d’enfants »…

Le Caïman mesurait plus de 2,50m de long. Entre 50 et 60 ans selon notre guide. Prière de ne pas tomber dans l’eau.

La chasse aux anacondas ne fut pas un succès, mais on s’est repris avec les moustiques qui étaient là par millions…

4h30 de route infernale pour se rendre vers le lieu d »embarquement. En chemin, 2 poids lourds immobilisés dans la gadoue.

Les bébés sont immobiles pour ne pas attirer l’attention des prédateurs, les caïmans en particulier…

Les petis singes capucins ne se gênent pas pour envahir la pirogue et venir chaparder de la nourriture.

Ce monsieur qui tient Yasmina s’est avéré un compagnon de voyage fascinant et très drôle. Il a maché environ 3 tonnes de feuilles de coca en 2 jours !
Bonjour,
Un petit mot pour vous dire que nous avons complété notre expédition dans le sud de la Bolivie. Un voyage fabuleux et parsemé de paysages sauvages à couper le souffle. On va essayer de diffuser des photos prochainement, mais l’internet bolivien est souvent d’une exécrable lenteur et télécharger des photos est particulièrement pénible.
La santé est toujours excellente et le voyage se poursuit au-delà de nos plus folles attentes, vraiment !
Nous sommes actuellement à Potosi pour quelques jours et nous irons ensuite à Sucre pour terminer la partie sud du pays.
Un texte à venir dans quelques jours si je trouve le temps !
Amicalement,
Hasta luego amigos y amigas !
Ordre des pays et villes visités
Colombie : 18 février au 4 mars.
Bogota – Baricharra – Villa de Leyva – Bogota – Zipaquira.
Pérou : 5 mars au 10 avril.
Lima – Trujillo (Huanchaco) – Chiclayo – Lima- Cuzco – Agua Caliente (Machu Picchu) – Cuzco – Arequipa – Puno – Lac Titicaca – Puno
Bolivie : 6 avril au 4 mai
La Paz – Rurrembaraque – Amazonie – La Paz – Tupiza
Préambule,
Rio Beni, Amazonie, Bolivie
Je savais que je n’aurais pas du la boire. À 14 bolivianos, soit le double du prix compte tenu du lieu d’achat, j’aurais du me douter que j’allais payer pour ces quelques minutes de bonheur liquide. Après des heures de route, sous la pluie, à se faire brasser dans un 4X4 Toyota Land Cruiser sur une route boueuse, inondée et digne d’une piste précoloniale suivi de 180 minutes d’observation sur une barque fort longue mais mince comme une allumette, je me disais que je la méritais bien. On venait finalement d’atteindre les petits chalets en bordure du Rio Beni, une petite rivière qui alimente le mythique fleuve Amazone située un peu plus loin. La chaleur et les moustiques étaient au rendez-vous en cette fin de saison des pluies tout comme les caïmans qui infestent la région au grand plaisir des touristes. D’ailleurs, deux de ces sympathiques reptiles se sont vautrés au soleil, durant tout le séjour, à exactement 2 mètres de notre lieu de résidence. Des oiseaux par milliers et des singes de toutes les couleurs dans cet écosystème unique qui nous ramène à une certaine humilité devant tant de variétés, tant d’espèces baignées dans une cacophonie qui se déclenche très exactement au crépuscule pour ne cesser qu’avec le levé du soleil. Un concert déroutant, ahurissant, captivant et parfois inquiétant pour des oreilles habituées au morne silence de la banlieue montréalaise…
Et c’est justement là que cette damnée bière est revenue me hanter. À très exactement 3h10 de la nuit, au beau milieu de la symphonie nocturne, je me suis réveillé en maudissant sourdement cette vessie vieillissante, incapable de contenir quelques ml de houblon. Allais-je devoir quitter mon moustiquaires, enfiler mes baskets (pas les gougounes) pour éviter de piler sur je ne sais quels cloportes, araignées ou mille-pattes ? Devrai-je ensuite, ouvrir la porte de notre modeste chambre aux murs branlants et percés d’inquiétantes fissures pour marcher sur la passerelle extérieure où m’attendraient des milliards de moustiques affamés ? Sur cette passerelle construite sur pilotis comme le reste des installations et qui surplombe une végétation humide, mystérieuse et peuplée par des tas de bestioles pour qui la nuit, c’est la rhumba ! Les toilettes sont situées au bout de celle-ci, à plus de 25 mètres de la chambre. Chouette perspective…
Je tente de résister, mais à 3h55, l’appel de la nature est plus fort que tout. Je dois y aller sinon je ne dormirai pas jusqu’au matin. Allez Éric, t’es un homme me dis-je en relevant la moustiquaire. Espadrilles aux pieds, j’ajuste ma lampe frontale et ouvre la porte pour me lancer dans cette nuit d’encre aux sons intenses. Le faisceau de ma lampe perce cruellement l’obscurité et je regarde sans voir, trop concentré à compter les pas me séparant des W.C… De nombreuses chauves-souris voltigent autour en se gavant des moustiques qui se massent rapidement près de moi, mais ça va. Encore 10 mètres et j’y suis. Soudain, un insecte de belle taille traverse la passerelle devant moi pour se perdre sous une poutre. Moment d’hésitation et je continue ma progression vers mon objectif que j’atteins au prix de quelques pas et beaucoup de sueur. 40 secondes pour accomplir le rite nocturne et déjà, je fais le chemin inverse vers le cocon protecteur ou dorment paisiblement Yasmina & Nada, inconscientes des dangers mortels que j’affronte au même moment. Au deux tiers du parcours, je sursaute en entendant des bruits sourds et rapides sous la passerelle, tout près de moi. Je pointe ma lampe et aperçois un genre de (très) gros cochon sauvage qui gambade placidement pour se diriger vers le fond du terrain ou l’attendent 3 autres membres de sa bande. Ok, pas de panique, je continue tranquillement et j’ouvre la porte de la chambre. Je me réinstalle (très, très) rapidement dans mon lit, replace mon moustiquaire avec précaution et me glisse sous la couverture. Ouf. Je peux enfin me rendormir. C’est la première fois de ma vie que je vais aux toilettes avec autant d’enthousiasme… Je ne l’oublierai pas cette petite bière de fin de soirée. Bienvenue en Amazonie ! Bienvenue en Bolivie !
Et oui, nous voici rendus en Bolivie depuis une semaine. Nous entamons la 3e et dernière partie de ce voyage fascinant en Amérique du Sud et on a déjà la tête et les yeux saturés d’images magnifiques et de souvenirs gravés à jamais dans la mémoire. Le Pérou est derrière nous, mais il serait injuste de ne pas revenir sur certains moments particulièrement forts vécus dans ce pays magnifique. La visite du Machu Picchu occupe évidemment une place importante, mais que dire des festivités de la Semaine Sainte, de la ville d’Arequipa, le Canyon de Colca et surtout, du célèbre lac Titicaca et ses Iles ? En mentionnant ces noms, les images se succèdent et nous publierons prochainement des photos de ces lieux superbes. La dernière chronique complète s’arrêtait à Cusco et cela fait maintenant presque trois semaines. Désolé du retard !
Le Machu Picchu
Souvent le but ultime de tous les voyages au Pérou, le Machu Picchu profite amplement de ses attributs exceptionnels pour satisfaire les yeux des touristes tout en engouffrant une somme effarante d’argent par rapport aux coûts de la vie du pays. Pour être franc, on est un peu pris en otage par les frais indécents facturés aux voyageurs. Pendant deux jours, vous savez que vous serez siphonnés de tous les cotés. Cela commence par le trajet de deux heures de train vers Agua Caliente, la ville située, au bas de la montagne. S’ajoute ensuite la chambre d’hôtel, le prix (ridicule) de l’autobus qui vous amène au sommet en 25 minutes pour enfin se clore par le billet d’entrée au site. 500 dollars pour deux adultes et la nina. Mais bon, c’est une des 7 (nouvelles) merveilles du monde et quoiqu’on en dise, c’est incontournable. Une fois dans sa vie.
Vous avez vu les photos publiées précédemment dans le site. Elles se passent aisément de commentaires. Mentionnons que le soleil n’étais pas au rendez-vous, mais que la brume matinale a permis d’apprécier le lieu différemment en y ajoutant une ambiance un peu mystérieuse. C’était un peu moins drôle quand la pluie s’est mise de la partie, mais ce ne fut finalement qu’une pause d’une heure au grand soulagement de Nada & Yasmina. Nous avons passé plus de 10 heures sur le site puisque nous sommes arrivés à l’ouverture pour ne quitter qu’une heure avant la fermeture. Cela faisait plaisir de profiter de notre « indépendance » de mouvement par rapport aux groupes qui devaient compter avec un temps limité et suivre leurs guides comme de bons petits moutons !…
Après une courte marche et une petite ascension de 30 minutes, le Machu Picchu se dévoile à nos yeux sur son écrin montagneux et l’émotion ressentie est unique. On sait d’emblée que cette image demeurera pour toujours une des plus belles jamais vue, ce qui est rare. La visite des ruines est tout aussi passionnante avec des bâtiments superbement conservés, des précipices spectaculaires et mêmes des lamas qui gambadent joyeusement au milieu de celles-ci. Un peu injuste pour tous les autres sites touristiques du pays, le Machu Picchu vole la vedette et ce n’est pas une surprise. Incontournable et inoubliable et ne tardez pas trop pour y aller, il y a des rumeurs de nouvelles augmentations de prix en plus de limiter encore plus l’accès quotidien au site qui est actuellement de 2500 visiteurs par jour maximum. Vraiment un des moments forts du voyage.
La fête du Señor de Los Tremblores
Le hasard a voulu que nous passions le début de la Semaine Sainte à Cusco et bien que celle-ci ne signifie plus grand chose pour l’immense majorité des québécois, je vous certifie qu’ici, en Amérique latine, c’est quelque chose de majeur et souligné avec beaucoup de ferveur. Les processions se succèdent quasiment tous les soirs et les églises se parent de multiples symboles et décorations sans compter les commerces qui ferment pour plusieurs jours et les péruviens qui voyagent d’une ville à l’autre. C’est vraiment une période fascinante à vivre avec les gens du pays.
Sergio, le propriétaire de notre hôtel à Cusco nous avaient prévenu que lundi après-midi, une fête très importante se déroulerait en ville, la fête du Señor de Los Tremblores. Nous étions loin de nous douter de son ampleur surtout que le balcon de notre chambre d’hôtel allait se révéler le meilleur lieu pour admirer la procession qui est le clou de la célébration. Quelle incroyable coïncidence. Voici un petit résumé piqué sur internet de cette fête aussi étrange qu’animée :
Le lundi de la semaine pascale ou lundi saint (lendemain du dimanche des Rameaux), grande procession du Señor de los Temblores, le « seigneur des Séismes », protecteur de Cuzco. Selon la légende, une peinture du Christ stoppa un violent séisme en 1650. Depuis, les cusquenos rendent un culte à l’image du « Taitacha Temblores ».
L’image du Señor de los Tremblores (Seigneur des Tremblements de terre) est conduite en procession à travers la ville, comme on le faisait autrefois avec les momies des chefs, prêtres etgouvernants incas.
Cette permet d’apprécier la fusion des religions andine et chrétienne.
Et quelle expérience ce fut. Le jour même, en matinée, nous avions décidé visiter quelques sites Incas en banlieue de Cusco. À notre retour en ville vers midi, l’animation dans les rues était à son comble et la foule passablement dense, tellement qu’il fallait se frayer un passage vers notre hôtel. La porte de notre chambre était ouverte et toute la famille et les amis (au moins 25 personnes) de Sergio étaient sur « notre » balcon attendant fiévreusement le passage de la procession. Un peu surpris par cette sympathique intrusion, nous nous sommes joints de bonne grâce aux festivités en lançant à notre tour des pétales de fleur rouge sur l’immense crucifix qui passait tout près. Je vous invite à regarder les photos pour tenter de saisir l’intensité de ce moment qui demeure difficile à traduire par des écrits.
Arequipa et le Canyon de Colca
Après notre séjour à Cusco, nous avons mis le cap vers Arequipa via un 3e voyage de nuit en autobus. Cette ville peut se targuer d’avoir un des meilleurs climats du Pérou. Imaginez, environ 320 jours de soleil par année avec une température oscillant autour de 24 degrés. Comme toute les villes coloniales du pays, Arequipa compte sur un nombre impressionnant de places publiques, de bâtiments et musées tout aussi splendides les uns que les autres avec en prime des volcans (actifs…) qui se trouvent assez près pour faire de belles photos. Pour quiconque compte visiter le Pérou, il s’agit d’une ville à ne pas manquer surtout que nous avons eu la chance de loger chez une dame absolument adorable. Tellement sympathique et attachante qu’à la fin, on elle était devenue une vrai grand-maman pour nous et surtout pour Yasmina ! Si jamais vous passez par là, on vous donnera ses coordonnées avec joie.
Une autre recommandation pour la région : il faut absolument faire la visite de deux jours du Canyon de Colca qui est un (autre) lieu magique et spectaculaire. Ce canyon est plus profond que celui des États-Unis et en plus, on peut y observer les célèbres condors qui voltigent parfois tout près des touristes massés près d’un ravin profond. Les photos d’Arequipa et du canyon seront diffusées prochainement.
Entrefilets :
Une petite tradition s’est installée peu à peu depuis quelques semaines : On achète souvent du pain et parfois un peu trop. C’est ainsi que les surplus sont distribués par Yasmina aux mendiants qui sont assez nombreux ici. Cela permet de développer chez elle une certaine conscience de la pauvreté omniprésente, mais surtout et c’est ce qui me semble le plus touchant, elle découvre la joie de donner à autrui en toute simplicité. Cela donne lieu à de courts, mais parfois très émouvants moments.
Les guides touristiques mettent souvent en garde les touristes contre les risques de vols ou d’agressions en Amérique du Sud. C’est sûrement nécessaire et judicieux de le faire, mais je peux vous dire qu’après plus de 9 semaines, nous n’avons rencontré strictement aucun problème de cette nature, au contraire. Je dirais que c’est en faisant affaire avec des agences de voyage que vous risquez le plus de vous faire détrousser avec élégance et perfidie. Celles-ci surchargent parfois outrageusement pour des services peu couteux et ils profitent ainsi sans vergogne de la naïveté des touristes peu informés des us et coutumes du pays… Je pourrais vous parler longuement des quelques bagarres que nous avons dû faire parfois…
La Bolivie est le pays le plus pauvre de l’Amérique du Sud et La Paz, perchée à 4000 mètres est la capitale la plus haute du monde. Malgré tout, la ville demeure un endroit fort intéressant à visiter. Les maisons se multiplient littéralement à flanc de colline et la faune urbaine est assez bigarrée. Malgré une propreté douteuse et des bouches d’égout particulièrement nauséabondes, il y a une vie unique qui règne dans ses rues avec des fêtes, des marchés publics improvisés et des rues fermées tellement souvent que la circulation automobile devient franchement hasardeuse. Un repas typiquement bolivien pour deux personnes ? Environ 20-25 bolivianos, soit entre 3 et 4 $ !!!!…
À lire dans le prochain message : Le fameux lac Titicaca (Pérou) + La Paz, l’Amazonie et une expédition de 3 nuits et 4 jours dans le sud de la Bolivie.
Encore une fois, merci de nous accompagner dans ce voyage qui dépasse, et de loin, nos attentes de départ. Merci également pour vos commentaires toujours aussi intéressants. N’hésitez pas à nous écrire, on adore vous lire.
Hasta Luego !

Le rocher au premier plan est uns sculpture en miniature du Machu Picchu ! Pas évident à voir quand on ne le sait pas.
Bonjour,
On s’est décidé aujourd’hui pour une petite expédition de 4 jours et 3 nuits en Amazonie !!!
On part demain (lundi le 8 avril) et il est fort possible qu’il soit difficile de communiquer avec vous durant 96 heures. On ne connait pas l’état du Wi-Fi dans la jungle !!!
À+

L’équipe de nettoyage est à l’oeuvre quelques secondes à peine après le passage de la procession. Détais à venir au sujet de cette fête.

La procession : vraiment fascinant comme événement. En rouge, ce sont des pétales de fleurs rouges que la foule lance sur le crucifix. De notre balcon, plus de 25 personnes en ont lancé à une vitesse étourdissante.

Nos amis allemands, Dominik & Steffi venus nous rejoindre sur »notre » balcon pour observer à la procession ! On a eu beaucoup de plaisir.

Le site Incas de Moray. Un trou immense creusé de sillons pour faire des tests agricoles. Impressionnant.

Salinas : des bassins Incas et actuels pour capter une eau riche en sel. Site mystérieux et superbe. ou Yasmina a fait des provisions de sel !

Le trek dans les montagnes de Pisac, près de Cuzco. Sûrement parmi les plus beaux panoramas de ma vie. Un moment fort du voyage. Jugez-en par vous-même…
Bonjour à tous,
Un petit message pour excuser le retard à publier des nouvelles fraîches. Je manque de temps ou les hôtels n’ont pas connections fiables. Tellement de choses à raconter dans les 12 derniers jours : Machu Picchu, les fêtes de Pâques, le canyon de Colca, des rencontres enrichissantes, Arequipa et le lac Titicaca et des tas d’autres aventures. Le Pérou est franchement envoutant et tellement beau…
On traverse en Bolivie demain matin en autobus !
De nouvelles photos donc et un résumé des derniers jours à venir prochainement. C’est promis.
Amitiés.
Éric