Istanbul : trépidante, envoûtante, enivrante

Voix la vue de notre de notre hôtel sur la terrasse où nous prenons le petit déjeuner le matin…ou une bière le soir. D’un côté, la cathédrale Sainte Sophie et de l’autre , la mosquée bleue. Toutes les deux sont à 5m de marche. Sincèrement, on ne pouvait souhaiter un meilleur emplacement pour moins de 80$ canadien. Incroyable.

La mosquée bleue à gauche. La vue est un peu obstruée, mais bon…

Les 354 km précédent s’était déroulé calmement sur des routes qui défilaient devant les yeux comme un ruban de soie. Mis à part les émules de Max Verstappen, qui poussaient leurs bolides à la vitesse de la lumière dans la ligne de gauche, ce fut un voyage sans anicroche. Et nous sommes arrivés à Istanbul…

Fadi au volant de notre Fiat et Sharon, armée de son cellulaire branché sur Google map, assurait le pilotage pour se retrouver dans le labyrinthe et les dédales des rues du vieil Istanbul.
Tourne à gauche! Non à droite, attention à la moto, oups, il faut freiner il y a un chat, on continue. Fadi, fait attention une voiture est devant nous dans une rue qui ressemble plus à un boyau où la marche arrière est impossible. Et une voiture qui nous croise et le chauffeur vocifère en turc des propos qui ressemblent vaguement à: « vous êtes fous de continuer, la route est bloquée, tout est coagulée ». Pourtant avec beaucoup de naïveté et un peu de courage, on avance espérant qu’aucune autre voiture ne se pointera le museau, car déjà, une autre bagnole nous colle au derrière. Revenir en arrière est impossible. Mais la chance nous sourit et on trouve finalement l’hôtel dans une rue qui ne fait pas 2m de large et, et…il faut aussi la garer, mais où. Déjà les autres voitures, sentant notre hésitation, comme des rapaces, se mettent à klaxonner sans pitié ni répit. C’est la panique, qu’est-ce qu’on fait? Avec le chaos des rues, si on continue, on sait pas comment nous pourrons revenir avant demain matin! Et le miracle se produit, un employé de l’hôtel nous reconnaît et voyant notre désarroi, vient à la rescousse en déplaçant des cônes pour permettre à Fadi de garer la voiture dans un trou de souris,tout près de l’entrée. Ouf! On peut déposer nos valises et aller remettre les clefs de la voiture de location…à une heure à l’Ouest d’Istanbul… avec soulagement, car cette ville incroyable doit se découvrir à pied ou en tramway. C’est ce qu’on fera dans les cinq prochains jours. Bienvenue à Istanbul

Cette ville est extraordinaire. Ça bouillonne de vie dans tous les coins, sur toutes les rives, dans toutes les rues. Marcher dans Istanbul, c’est prendre conscience combien nos villes nord américaines se sont déshumanisées, que l’on ne peut même plus parler de tissus urbain, car ce dernier s’est étiolé depuis longtemps déjà. S’il a même jamais existé. Istanbul vibre et ne dort que très peu, les gens habitent vraiment la ville, se connaissent, s’entraident et se déplacent partout malgré l’étroitesse des rues. Les boutiques sont gérées en famille où il n’est pas rare de voir trois générations négocier la vente de tous les produits imaginables. On sent la vie, on voit les liens même si tous n’est pas idylliques, car la vie est dure et l’inflation a frappé très fort le peuple turc. Beaucoup ont vu les économies d’une vie se liquéfier comme neige au soleil. Oui, il y a des magouilles, les chauffeurs de taxi sont reconnus pour leur légendaire rapacité, des vendeurs dans les bazars exigent souvent des prix tellement exorbitants pour des trucs et bien d’autres petites combines pour rogner quelques $, mais il faut jouer le jeu sans sombrer dans la paranoïa, demeurer prudent, rationnel et accepter que, parfois, on se fait un peu avoir pour ne pas dire d’autre chose! Mis à part quelques petites situation somme toute mineures, on a pu s’en sortir nickel et les rares désagréments rencontrés ne sont rien à comparer aux centaines de contacts, interactions, discussions et échanges avec des gens formidables, généreux et très attachants.

Je ne vous dresserai pas la liste de tous les lieux visités à Istanbul, car tout ce retrouve facilement dans le web, mais quelques constats s’imposent. Avec cinq jours, malgré la foule de juillet, on peut assez aisément visiter les principaux sites historiques comme la cathédrale Sainte Sophie, la mosquée bleue, le palais de Topkapi, les citernes antiques, la vieille ville et même se permettre des escapades sur les rives avoisinantes. Il faut accepter d’attendre occasionnellement en ligne et comme partout ailleurs, visiter les sites tôt le matin ou en fin de journée. Cette règles bien connue, prend tout son sens à Istanbul qui est littéralement prise d’assaut par des hordes de touristes de toute la planète.

Comme nous étions en Turquie pour plus de trois semaines, nous avons acheté une carte qui permettait un accès gratuit à des dizaines de sites et musées. Malgré. Son prix assez élevé, nous avons couvert le coût d’achat, notamment à Istanbul, car les frais d’entrée sont très élevés et ne cessent de croître avec l’inflation galopante qui accable l’économie.
Comme partout ailleurs, dès qu’on s’éloigne des lieux hyper touristiques, on peut facilement manger et s’acheter des souvenirs à des prix très compétitifs. Les bazars sont des lieux magiques pour les yeux, mais toxiques pour le portefeuille, car les vendeurs vendent à peu près tout deux à trois fois le prix que l’on trouvera un coin de rue plus loin… À titre d’exemple, on a déniché des pantalons souvent à moins de 10$ et je pourrais vous donner des dizaines d’autres exemples. Pas étonnant que des milliers de personnes viennent à Istanbul précisément pour magasiner et remplir les valises de produits hétéroclites. Beaucoup de libanais et de russes notamment!

Si l’aspect commercial occupe une place souvent (trop) importante, les richesses culturelles et archéologiques, elles, sont à couper le souffle. Ma passion pour l’histoire a été nourrie jusqu’à plus soif, pratiquement au point de saturation. J’ai mis quelques photos sur le site, mais croyez-moi, aucun cliché ne pourra remplacer la présence sur le lieu, le regard sur l’œuvre sans filtre et surtout pas au travers des omniprésents téléphones cellulaires qui dictent à peu près tout, sans parler des slaloms à travers les forêts de selfis…

Par son histoire exceptionnelle et son âge vénérable, je n’oublierai pas mon premier regard porté sur la cathédrale saint Sophie. Construite en 547 par l’Empereur d’Orient Justinien a une époque où l’Europe commençait une période déclin dans les décombres de l’Empire romain d’Occident. La construction était gigantesque et sans commune mesure avec quoique que ce soit à l’époque. Cette cathédrale est demeurée le plus grand bâtiment pendant, tenez-vous bien, plus de 1000 ans avant d’être surpassée par la mosquée bleue qui fut construite juste en face par le conquérant de Constantinople, Mehmet II, après 1453. En observant le bâtiment pour la première fois, j’ai ressenti exactement le même frisson qui m’avait saisi en 2004 en apercevant la silhouette de la grande pyramide de Chéops en Égypte. Comme une intense émotion et aussi ridicule que cela puisse sembler, presque le goût de pleurer de joie devant tant de beauté, tant d’histoire.

Aussi.

Aussi à ne pas manquer, les fameuses citernes souterraines qui datent du VIe siècle. Imaginez une forêt de colonnes grandioses baignées dans une eau pure avec des éclairages judicieusement choisis pour accentuer l’ambiance de mystère qui enveloppe cet immense espace souterrain. Je mettrai prochainement quelques photos pour donner une petite idée de qui s’offre à la vue du visiteur. C’est un véritable éden pour les amateurs de photographie.

Je décerne également un 10/10 aux nombreux musées visités qui méritent tous le détour. C’est d’ailleurs une des très belles surprises du voyage. C’est bien de pouvoir compter sur une multitude de richesses archéologiques, mais encore faut-il les mettre en valeur et je salue la qualité du design, de la lumière, des couleurs et des descriptions des musées turques. Ils sont tous magnifiques, remplis d’innovations qui vulgarisent avec beaucoup d’efficacité une histoire incomparable. Plusieurs expositions proposent des installations qui rejoignent aussi les enfants et il y en a beaucoup dans le pays!

Enfin, au-delà des principaux sites, la ville se découvre à pied. Il faut accepter de se perdre dans ses méandres, manger dans un petit resto familial excentré, aller dans des quartiers tous plus sympathiques les uns que les autres et profiter au maximum de lieux qui ne sont pas toujours dans la duty list. Faire comme les milliers de chats qui sont partout, folâtrer, manger, se reposer à l’ombre d’une mosquée (on a dû en visiter au moins huit!) et juste observer, sans parler ni trop réfléchir, mais en prenant le temps de s’imprégner des humeurs, des odeurs et des bruits de cette ville unique.

Voilà, il est 11h30, heure de Paris et notre vol vers Montréal décollera bientôt. Vous devinez que ce fut un voyage magnifique . Je diffuserai prochainement bien d’autres photos, car le temps a parfois manqué pour tout classer, télécharger et choisir les clichés. Surtout que je recevrai bientôt d’autres photos prises par Sharon, Fadi ou Nada. J’espère enfin vous avoir donné le goût de visiter la Turquie. C’était le but principal de ce blog. On revient donc à la maison et il restera encore deux semaines pour se réhabituer à la banlieue, le Costco, l’humidité et ma vieille mazda!

Bonne fin d’été à tout le monde et un petit bonjour spécial au staff de l’école Saint Léon!

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2 Responses to Istanbul : trépidante, envoûtante, enivrante

  1. Avatar de villaparadisobaracoa villaparadisobaracoa dit :

    Ç’a été un grand plaisir de te (vous) suivre en Turquie. Tu as raison quand tu dis que des infos sur les incontournables se trouve facilement sur le web. Mais j’apprécie ton écriture (tu pourrais changer de métier et écrire des guides de voyages… je suis sûr qu’il n’y a aucun de ces livres contenant le mot « folâtrer », par exemple !). On sent dans tes rythmes le fin amateur de jazz. Merci (beaucoup) pour le partage !

    • Avatar de ericdion067 ericdion067 dit :

      Salut Roberto,
      Merci encore pour tes beaux courriels. Tout au long de ce splendide voyage, je sentais ta présence avec nous. Il faut que tu commences à convaincre Manuel, car vous ne le regretterez pas. Ne t’en fait pas pour la chaleur, car l’absence d’humidité rend la situation somme tout bien tolérable. Et pour la cigarette, mis à part dans les restaurants, ce n’est pas trop déplaisant, car on a mangé pratiquement toujours sur des terrasses ce qui atténue les désagréments.
      Il faut penser aux oeuvres superbes que tu as pu apprécier et encore, ce n’était qu’une infime fraction des joyaux que nous avons pu admirer. J’attends les photos que Sharon et Fadi ont pris et les connaissant, ils ont surement des clichés superbes pris avec leur Iphone. Je les ajouterai dans le blog.
      J’ai souvent pensé à vous deux depuis un an en lien avec la loi qui a été adopté à Cuba pour les conjoints de même sexe. Quelle bonne nouvelle de pouvoir légalement vous unir. Toutes mes félicitations! Je vais aussi regarder le site web pour y faire un suivi. Je recommence à travailler lundi et ce fut un bel été. J’espère que la situation de Cuba est meilleur que l’an dernier avec toutes les pénuries. Je te salue affectueusement et si jamais tu passes par Montréal, svp, écris-moi, car j’aimerais beaucoup prendre un verre avec toi (et Manuel!) si l’occasion se présente. Cordialement, Éric

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